
Marsoulas- projet 360 ° – Travail de recherche et création Art / Science, en cours, autour de l’art pariétal.
Passerelle arts sciences technologies et le CREAP Cardailhac se sont associés pour réaliser un film à 360° dans la grotte de Marsoulas. Ce film a été présenté lors de la NEC 2019 à Albi, en présence de l’équipe de réalisation, chercheurs , artistes et techniciens.

Quel lien Sapiens avait-il au monde ? Comment percevait-il son environnement, l’espace et le temps, il y a 36 000 ans ? Quelles étaient ses capacités sensorielles et perceptives ? L’art était-il présent aux prémices de la pensée et de la constitution du soi ?
Les peintures pariétales relèvent, selon certains chercheurs, d’une nécessité cœrcitive, visant à imposer des valeurs sociales fortes et unifier un groupe, attitude nécessaire à la survie de l’espèce (cf C.Fritz).
Par une création à la fois sonore et visuelle en 360°, nous invitons le spectateur à s’immerger dans les peintures de la grotte de Marsoulas à l’aide d’un casque de réalité virtuelle, pour y découvrir images du site et données sonores.
Il appartiendra alors au spectateur de ré-agencer dans l’immersion, de manière originale et singulière, un univers perceptif différent, en imaginant le monde physique et mental des hommes magdaléniens.

Cette création explore l’hypothèse selon laquelle la perception de la réalité du monde évolue en fonction des rapports que l’on a avec son environnement, et selon la manière dont le corps se projette dans l’espace et le temps, inventant en retour l’idée de son environnement.
La grotte de Marsoulas
La grotte se trouve en Haute-Garonne, à 80 km de Toulouse. Simple galerie rectiligne à section triangulaire (3 m de large x 4 m de haut), son côté gauche est vertical tandis que le côté droit, fortement incliné, forme la voûte. La partie ornée atteint 50 m de long. À 27 m de la porte, un passage étroit contraint le visiteur à ramper sur les vingts derniers mètres de la cavité. À partir de 40 m de l’entrée, une pente abrupte conduit au lit d’un ruisseau souterrain.
Une longue histoire
En 1897, Marsoulas devient la première grotte ornée préhistorique découverte dans la région. Un siècle après, la cavité demeurait méconnue jusqu’à ce qu’une équipe du CREAP reprenne son étude en 1998. Une grande part de l’art pariétal restait à découvrir pour de multiples raisons : l’état de conservation et les graffitis modernes qui défigurent certains panneaux, la finesse et la densité des gravures incisées au silex, les conditions de travail pénibles dues au confinement et au manque de recul dans la partie profonde.
Les recherches actuelles
Un éventail de techniques nous aide à déchiffrer l’art de Marsoulas que des datations au Carbone 14 situent autour de 18 000 ans. Grâce au traitement d’image (© DStretch) qui permet de déceler des vestiges de peintures invisibles, nous savons que des oeuvres colorées (en noir et rouge) étaient présentes jusqu’au fond de la grotte.
En l’état actuel, l’inventaire compte plus de 300 animaux et silhouettes humaines auxquels s’ajoutent de nombreux dessins non figuratifs. Avec plus de 120 spécimens gravés ou peints sur ses parois, Marsoulas apparaît comme une grotte dédiée au Bison.
Le relevé (la restitution) graphique de la paroi ornée rassemble toutes les observations. La méthode est basée sur la technologie numérique et l’image 3D. Une fois achevés, les relevés d’art pariétal sont replacés sur le modèle 3D ; à terme, l’objectif est de proposer une visite virtuelle en ligne.
découvrir le centre de recherche et d’études de l’art préhistorique EMILE CARTALLHAC